Ende 1980 ist Gilles Deleuze in einer herausfordernden Situation. Zum einen muss er bewerkstelligen, nach einer zehnjährigen Phase vierhändigen Schreibens mit Félix Guattari auf eigene Faust weiter zu arbeiten. Zum anderen hat sich sein Rückbezug auf seine eigenen Arbeiten verändert. Die Frage einer differentiellen Semiotik hatte ihn verwirrt. Was liegt näher, als in sein altes Terrain zurückzukehren? Spinoza.
Die folgende Übersetzung versucht hier erste Schneisen zu schlagen.
Audio Aufzeichnung
* Vincennes, 02.12.1980
[Points de départ]
[Ausgangspunkte]
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...que j’avais comme esquissé et qui était un problème comme ça: ce problème des vitesses de la pensée et de l’importance de ces vitesses chez Spinoza, du point de vue de Spinoza lui même. Et je disais après tout, l’intuition intellectuelle - ce que Spinoza présentera comme l’intuition du troisième genre de connaissance, - c’est bien une espèce de pensée comme éclair. C’est bien une pensée à vitesse absolue. C’est à dire qui va à la fois le plus profond et qui embrasse, qui a une amplitude maximum et qui procède comme en un éclair. Il y a un assez beau livre de Romain Rolland qui s’appelle « L’éclair de Spinoza ». Très bien écrit. Or je disais, quand vous lirez "L’Ethique" ou quand vous la relirez, il faut que vous soyez sensible ou au moins que vous pensiez à cette question que je pose uniquement, à savoir qu’il semble bien, comme je disais la dernière fois, que le livre Cinq procède autrement. C’est à dire que dans le dernier livre de "l’Ethique" et surtout à partir d’un certain moment que Spinoza signale lui-même, le moment où il prétend entrer dans le troisième genre de connaissance, les démonstrations n’ont plus du tout le même schéma que dans les autres livres parce que dans les autres livres, les démonstrations étaient et se développaient sous le second ordre de connaissance. Mais quand il accède au troisième genre ou à une exposition d’après le troisième genre de connaissance, le mode démonstratif change. Les démonstrations subissent des contractions. Il y a de toutes sortes, il y a des pans de démonstration qui, à mon avis, ont disparu. Tout est contracté. Tout va à toute allure. Bon, c’est possible. Mais ça, ce n’est qu’une différence de vitesses entre le livre Cinq et les autres. La vitesse absolue du troisième genre, c’est à dire du livre Cinq, par différence aux vitesses relatives des quatre premiers livres.
...ich hatte das Problem der Denkgeschwindigkeiten bei Spinoza und der Bedeutung dieser Geschwindigkeiten skizziert und zwar aus der Sicht von Spinoza selbst. Und ich hatte Euch letztlich in diesem Zusammenhang gesagt, dass die intellektuelle Intuition – zumindest das, was Spinoza als die Intuition der dritten Erkenntnisgattung bezeichnet, – so eine Art von blitzartigem Denken darstellt, das tatsächlich ein Denken in absoluter Geschwindigkeit darstellt. Das heißt: Es geht gleichzeitig in die Tiefe und umfasst alles, es hat eine maximale Amplitude und schreitet blitzartig voran. (Es gibt ein ziemlich schönes Buch von Romain Rolland mit dem Titel L'éclair de Spinoza [Der Blitz von Spinoza]. Es ist sehr gut geschrieben.) Ich sage Euch: Wenn Ihr die Ethik lest oder erneut lest, müsst Ihr sehr sensibel sein oder zumindest an diese Frage denken, die ich stelle, nämlich, dass es so scheint, wie ich es bereits das letzte Mal sagte, dass das Buch Fünf anders vorgeht. Das heißt, dass im letzten Buch der Ethik und vor allem ab einem bestimmten Zeitpunkt, den Spinoza selbst angibt, dem Zeitpunkt, an dem er behauptet, in die dritte Art der Erkenntnis einzutreten, die Demonstrationen überhaupt nicht mehr das gleiche Schema haben wie in den anderen Büchern, weil in den anderen Büchern die Demonstrationen unter der zweiten Art der Erkenntnis waren und sich unter dieser entwickelten. Wenn er aber zur dritten Art oder zu einer Darlegung nach der dritten Art des Wissens gelangt, ändert sich der Modus der Demonstration. Die Demonstrationen erfahren eine Art von Kontraktionen. Es gibt alle Arten, es gibt Teile der Demonstration, die meiner Meinung nach verschwunden sind. Alles wird hier kontrahiert. Alles bewegt sich in einem hohem Tempo. Gut, das ist möglich ... Aber das ist nur ein Unterschied in der Geschwindigkeit zwischen Buch Fünf und den anderen Büchern. Die absolute Geschwindigkeit der dritten Erkenntnisgattung, d. h. von Buch Fünf, im Unterschied zu den relativen Geschwindigkeiten der ersten vier Bücher.
I. Unendliche Geschwindigkeiten
Je disais aussi autre chose la dernière fois. Si je m’installe dans le domaine des vitesses relatives de la pensée, une pensée qui va plus ou moins vite. Je m’explique : vous comprenez ce problème. j’y tiens parce que c’est une espèce de problème pratique. Je ne veux pas dire qu’il faille mettre peu de temps à la pensée. Bien sûr la pensée est une chose qui prend extraordinairement de temps. Ca prend beaucoup de temps. Je veux parler des vitesses et des lenteurs produites par la pensée. Tout comme un corps a des effets de vitesse et de lenteur suivant les mouvements qu’il entreprend. Et il y a des moments où il est bon pour le corps d’être lent. Il y a même des moments où il est bon pour le corps d’être immobile. C’est pas des rapports de valeur. Et peut-être que la vitesse absolue et une immobilité absolue, ça se rejoint absolument. S’il est vrai que la philosophie de Spinoza procède comme et par un étalement sur une espèce de plan fixe. Si il y a bien cette espèce de plan fixe spinoziste où toute sa philosophie s’inscrit. C’est évident que à la limite l’immobilité absolue et la vitesse absolue ne font plus qu’un. Mais dans le domaine du relatif des quatre premiers livres, parfois il faut que la pensée produise de la lenteur, la lenteur de son propre développement et parfois, il faut qu’elle aille plus vite, la vitesse relative de son développement relatif à tel ou tel concept, à tel ou tel thème.
Or je disais, si vous regardez l’ensemble alors des quatre premiers livres, il me semble à nouveau, je fais - je faisais une autre hypothèse sur laquelle je ne veux pas trop m’étendre - qui est que, dans l’Ethique, il y a cette chose insolite que Spinoza appelle des "scolies", à côté, en plus des propositions démonstrations, corollaires. Il écrit des scolies, c’est à dire des espèces d’accompagnement des démonstrations. Et je disais, si vous les lisez même à haute voix - il y a pas de raison de traiter un philosophe plus mal qu’on ne traite un poète ... - si vous le lisez à haute voix, vous serez immédiatement sensibles à ceci : c’est que les scolies n’ont pas la même tonalité, n’ont pas le même timbre que l’ensemble des propositions et démonstrations. Et que là le timbre se fait, comment dirais-je, pathos, passion. Et que Spinoza y révèle des espèces d’agressivité, de violence auxquelles un philosophe aussi sobre, aussi sage, aussi réservé, ne nous avait pas forcément habitués. Et que il y a une vitesse des scolies qui est vraiment une vitesse de l’affect. Par différence avec la lenteur relative des démonstrations qui est une lenteur du concept. Comme si dans les scolies des affects étaient projetés, alors que dans les démonstrations des concepts sont développés. Donc ce ton passionnel pratique - peut-être qu’un des secrets de l’Ethique est dans les scolies - et j’opposais à ce moment-là une espèce de chaîne continue des propositions et démonstrations, continuité qui est celle du concept, à la discontinuité des scolies qui opère comme une espèce de ligne brisée et qui est la discontinuité des affects. Bon, supposons ... Tout ça, c’est à vous de - c’est des impressions de lecture. Comprenez que si j’insiste là-dessus c’est peut-être que la forme après tout est tellement adéquate au contenu même de la philosophie que la manière dont Spinoza procède formellement a déjà quelque chose à nous dire sur les concepts du spinozisme. Et enfin, je fais toujours dans cet ordre des vitesses et des lenteurs relatives, une dernière remarque. C’est que si je prends uniquement l’ordre des démonstrations dans leur développement progressif, l’ordre des démonstrations, il n’y a pas une vitesse relative uniforme. Tantôt ça s’étire et ça se développe. Tantôt ça se contracte et ça s’enveloppe plus ou moins. Il y a donc, dans la succession des démonstrations des quatre premiers livres, non seulement la grande différence de rythme entre les démonstrations et les scolies, mais des différences de rythme dans le courant des démonstrations successives. Elles ne vont pas à la même allure. Et là, je voudrais alors retrouver en plein - c’est par là que c’est pas seulement des remarques formelles - retrouver en plein, pour finir avec ces remarques sur la vitesse, retrouver en plein le problème de ...
Ich habe beim letzten Mal auch noch etwas anderes gesagt. Wenn ich mich in den Bereich der relativen Geschwindigkeiten des Denkens begebe, eines Denkens, das mehr oder weniger schnell verläuft, was passiert dann ? Ich muss das etwas genauer erklären: Ihr versteht dieses Problem. Ich möchte es behandeln, weil es eine Art von praktischem Problem ist. Ich will damit nicht sagen, dass man dem Denken wenig Zeit geben sollte. Natürlich ist das Denken eine Sache, die außerordentlich viel Zeit in Anspruch nimmt. Es nimmt sehr viel Zeit in Anspruch. Ich meine damit eher die Geschwindigkeiten und Langsamkeiten, die das Denken erzeugt. Genauso wie ein Körper je nach den Bewegungen, die er unternimmt, Effekte von Geschwindigkeit und Langsamkeit erfährt. Und es gibt Zeiten, in denen es für den Körper gut ist, langsam zu sein. Es gibt sogar Zeiten, in denen es für den Körper gut ist, unbeweglich zu sein. Ich will hier keine Wertung vornehmen. Und vielleicht sind absolute Geschwindigkeit und absolute Unbeweglichkeit absolut deckungsgleich. Wenn es stimmt, dass Spinozas Philosophie wie und durch eine Ausbreitung auf einer Art festen Ebene vorgeht, wenn es wirklich diese Art von spinozistischer fester Ebene gibt, in die sich seine gesamte Philosophie einfügt, dann ist es offensichtlich, dass an der Grenze die absolute Unbeweglichkeit und die absolute Geschwindigkeit eins sind. Aber im Bereich des Relativen der ersten vier Bücher muss das Denken manchmal Langsamkeit produzieren, die Langsamkeit seiner eigenen Entwicklung, und manchmal muss es schneller gehen, die relative Geschwindigkeit seiner Entwicklung in Bezug auf dieses oder jenes Konzept, auf dieses oder jenes Thema. Nun sagte ich, wenn Ihr Euch die Gesamtheit der ersten vier Bücher anseht, scheint es mir erneut, ich mache – ich machte eine andere Hypothese, auf die ich nicht zu sehr eingehen möchte –, dass es in der Ethik diese ungewöhnliche Sache gibt, die Spinoza »Scholien« nennt, neben, zusätzlich zu den Beweis- und Kollorarien. Er schreibt Scholien, d. h. Begleitungen der Demonstrationen. Und ich sagte, wenn Ihr auch nur laut lest – es gibt keinen Grund, einen Philosophen schlechter zu behandeln als einen Dichter ... – wenn Ihr laut lest ... werdet Ihr sofort auf Folgendes aufmerksam: dass die Scholien nicht die gleiche Tonart, nicht die gleiche Klangfarbe haben wie die Gesamtheit der Sätze und Beweise. Und dass dort die Klangfarbe zu, wie soll ich sagen, Pathos, Leidenschaft wird. Und dass Spinoza dort eine Art von Aggressivität und Gewalt offenbart, an die uns ein so nüchterner, so weiser, so zurückhaltender Philosoph nicht unbedingt gewöhnt hat. Und dass es eine Geschwindigkeit der Scholastik gibt, die wirklich eine Geschwindigkeit des Affekts ist. Im Unterschied zur relativen Langsamkeit der Demonstrationen, die eine Langsamkeit des Konzepts ist. Als ob in den Scholasien Affekte projiziert würden, während in den Demonstrationen Konzepte entwickelt werden. Also dieser praktische leidenschaftliche Ton – vielleicht liegt eines der Geheimnisse der Ethik in den Scholien – und ich stellte in diesem Moment eine Art kontinuierliche Kette von Sätzen und Beweisführungen, eine Kontinuität, die die des Konzepts ist, der Diskontinuität der Scholien gegenüber, die wie eine Art gebrochene Linie wirkt und die die Diskontinuität der Affekte ist. Gut, nehmen wir an ... All das liegt an Euch – es sind Leseeindrücke. Versteht, wenn ich darauf bestehe, dann vielleicht deshalb, weil die Form dem eigentlichen Inhalt der Philosophie so angemessen ist, dass die Art und Weise, wie Spinoza formal vorgeht, uns bereits etwas über die Konzepte des Spinozismus zu sagen hat. Und schließlich mache ich in dieser Reihenfolge der relativen Geschwindigkeiten und Langsamkeiten noch eine letzte Bemerkung. Nämlich, dass, wenn ich nur die Reihenfolge der Demonstrationen in ihrer fortschreitenden Entwicklung nehme, die Reihenfolge der Demonstrationen, es keine einheitliche relative Geschwindigkeit gibt. Manchmal dehnt es sich und entwickelt sich. Manchmal zieht es sich zusammen und hüllt sich mehr oder weniger ein. Es gibt also in der Abfolge der Demonstrationen der ersten vier Bücher nicht nur den großen Unterschied im Tempo zwischen den Demonstrationen und den Scholien, sondern auch Unterschiede im Tempo im Strom der aufeinanderfolgenden Demonstrationen. Sie bewegen sich nicht im gleichen Tempo. Und hier möchte ich nun – und das ist der Punkt, an dem es nicht nur um formale Bemerkungen geht – das Problem der Geschwindigkeit wieder aufgreifen, um diese Bemerkungen zur Geschwindigkeit abzuschließen.
II. Affektive Scholastik
Hé ben, presque, le problème de l’ontologie. Sous quelle forme ? Je prends le début de "l’Ethique". Comment est-ce qu’on peut commencer dans une ontologie ? Dans une ontologie, du point de vue de l’immanence où, à la lettre, l’Etre est partout, partout où il y a de l’Etre. Les existants, les étants sont dans l’Etre, c’est ce qui nous a paru définir l’ontologie dans nos trucs précédents. Par quoi et comment peut-on commencer ? Ce problème du commencement de la philosophie qui a traîné dans toute l’histoire de la philosophie et qui semble avoir reçu des réponses très différentes. Par quoi commencer ? D’une certaine manière, là comme ailleurs, suivant l’idée toute faite où on se dit que les philosophes ne sont pas d’accord entre eux, chaque philosophe semble avoir sa réponse. C’est évident que Hegel a une certaine idée sur par quoi et comment commencer en philosophie, Kant en a une autre, Feuerbach en a une autre et prend à partie Hegel à propos de ça. Ben si l’on applique ce problème à Spinoza, lui, comment il commence ? Par quoi il commence ? On semblerait avoir une réponse imposée. Dans une ontologie on ne peut commencer que par l’Etre. Oui, peut-être. Et pourtant ... Et pourtant, Spinoza - le fait est - ne commence pas par l’Etre. Ca devient important pour nous, ça sera un problème. Comment se fait-il que dans une ontologie pure, dans une ontologie radicale, on ne commence pas par là où l’on se serait attendu que le commencement se fasse, à savoir par l’Etre en tant qu’Etre ? On a vu que Spinoza déterminait l’Etre en tant qu’Etre comme substance absolument infinie et que c’est ça qu’il appelle Dieu. Or, le fait est que Spinoza ne commence pas par la substance absolument infinie, il ne commence pas par Dieu. Et pourtant, c’est comme un proverbe tout fait, hein, de dire que Spinoza commence par Dieu. Il y a même une formule toute faite pour distinguer Descartes et Spinoza : « Descartes commence par le moi, Spinoza commence par Dieu. » Hé bien ! c’est pas vrai.
C’est pas vrai. Du moins ce n’est vrai que d’un livre de Spinoza et c’est un livre qui, à la lettre, n’est pas de lui. En effet, Spinoza dans sa jeunesse faisait déjà, suivant la méthode que je vous aie dite - la méthode des collégiants, - faisait des espèces de cours privés à des groupes de types. Et ces cours, on les a. On les a sous forme de notes d’auditeurs. Pas exclu que Spinoza ait rédigé certaines de ces notes. Très obscur. L’étude du manuscrit est très, très compliquée et a toute une histoire. Enfin, l’ensemble de ces notes existe sous le titre de « Le cours traité ». Le cours traité. Or dans "Le cours traité", le chapitre Un est ainsi intitulé : « Que Dieu est ». Je peux dire, à la lettre, "Le cours traité" commence par Dieu. Mais ensuite, pas du tout, ensuite pas du tout ... Et là ça pose un problème. Parce que l’on dit très souvent que l’éthique commence par Dieu et en effet, le "livre Un" est intitulé « De Deo. » De Dieu, au sujet de Dieu. Mais si vous regardez en détail - tout ceci étant des invites pour que vous fassiez très attention à la lettre du texte - si vous regardez en détail, vous verrez que Dieu dans le livre Un, au niveau des définitions n’est atteint qu’à la définition Six - donc il a fallu cinq définitions - et au niveau des démonstrations n’est atteint que vers Neuf, Dix, propositions Neuf et Dix. Il a donc fallu cinq définitions préalables et il a fallu huit propositions/démonstrations préalables. Je peux en conclure que, en gros, l’Ethique commence par Dieu, littéralement, à la lettre, elle ne commence pas par Dieu. Et en effet, elle commence par quoi ? Elle commence par le statut des éléments constituants de la substance, à savoir, les attributs.
Na ja, fast, das Problem der Ontologie. In welcher Form? Ich nehme den Anfang der Ethik. Wie kann man in einer Ontologie beginnen? In einer Ontologie, vom Standpunkt der Immanenz aus, wo, im wörtlichen Sinne, das Sein überall ist, überall, wo es Sein gibt. Die Existierenden, die Seienden sind im Sein, das schien uns in unseren bisherigen Tricks die Ontologie zu definieren. Womit und wie können wir beginnen? Dieses Problem des Anfangs der Philosophie, das sich durch die gesamte Geschichte der Philosophie zieht und anscheinend sehr unterschiedlich beantwortet wurde: Womit soll man beginnen? Irgendwie scheint hier wie dort, der vorgefassten Meinung folgend, dass die Philosophen untereinander nicht einer Meinung sind, jeder Philosoph seine eigene Antwort zu haben. Es ist offensichtlich, dass Hegel eine bestimmte Vorstellung davon hat, womit und wie man in der Philosophie beginnen soll, Kant hat eine andere, Feuerbach hat eine andere und nimmt Hegel deswegen zur Rede. Gut, wenn wir dieses Problem auf Spinoza anwenden, wie fängt er an? Womit fängt er an? Es scheint, als hätten wir eine aufgezwungene Antwort. In einer Ontologie kann man nur mit dem Sein beginnen. Ja, das mag sein. Und doch ... Und doch beginnt Spinoza nicht mit dem Sein. Das wird für uns wichtig, das wird ein Problem sein. Wie kommt es, dass in einer reinen Ontologie, in einer radikalen Ontologie, nicht dort begonnen wird, wo man den Anfang erwartet hätte, nämlich mit dem Sein als Sein? Wir haben gesehen, dass Spinoza das Sein als Sein als absolut unendliche Substanz bestimmt und dass er dies als Gott bezeichnet. Nun ist es aber so, dass Spinoza nicht mit der absolut unendlichen Substanz beginnt, er beginnt nicht mit Gott. Und doch ist es wie ein Sprichwort, zu sagen, dass Spinoza mit Gott beginnt. Es gibt sogar eine fertige Formel, um zwischen Descartes und Spinoza zu unterscheiden: »Descartes beginnt mit dem Ich, Spinoza beginnt mit Gott.« Nun, das stimmt nicht. Das ist nicht wahr. Zumindest trifft das nur auf ein Buch von Spinoza zu, und das ist ein Buch, das dem Buchstaben nach nicht von ihm stammt. Spinoza hat nämlich schon in seiner Jugend nach der Methode, die ich Ihnen bereits genannt habe – der Methode der Kollegiaten –, eine Art Privatunterricht für Gruppen von Typen gehalten. Und diese Vorlesungen haben wir. Wir haben sie in Form von Hörernotizen. Nicht ausgeschlossen, dass Spinoza einige dieser Notizen verfasst hat. Sehr obskur. Das Studium des Manuskripts ist sehr, sehr kompliziert und hat eine ganze Geschichte. Schließlich existiert die Gesamtheit dieser Notizen unter dem Titel »Le cours traité«. Der behandelte Kurs. Nun ist in »Le cours traité« das Kapitel Eins folgendermaßen überschrieben: »Que Dieu est« (Dass Gott ist). Ich kann wörtlich sagen: »Der behandelte Kurs« beginnt mit Gott. Aber dann, überhaupt nicht, dann überhaupt nicht ... Und das ist ein Problem. Denn es wird sehr oft gesagt, dass die Ethik mit Gott beginnt, und tatsächlich trägt das »Buch Eins« den Titel »De Deo.« Von Gott, über Gott. Aber wenn Ihr im Detail nachschaut – all dies sind Aufforderungen, sehr genau auf den Wortlaut des Textes zu achten – wenn Ihr im Detail nachschaut, werden Ihr sehen, dass Gott in Buch Eins auf der Ebene der Definitionen erst bei Definition sechs erreicht wird – also waren fünf Definitionen erforderlich – und auf der Ebene der Beweisführung erst bei Neun, Zehn, Vorschläge Neun und Zehn erreicht wird. Es waren also fünf vorherige Definitionen erforderlich und es waren acht vorherige Sätze/Demonstrationen erforderlich. Daraus kann ich schließen, dass die Ethik im Grunde genommen nicht mit Gott beginnt, wörtlich, buchstäblich, sie beginnt nicht mit Gott. Und in der Tat, womit beginnt sie? Sie beginnt mit dem Status der Bestandteile der Substanz, d. h. der Attribute.
III. Das Problem des Anfangs in der Philosophie
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Hé ben, presque, le problème de l’ontologie. Sous quelle forme ? Je prends le début de "l’Ethique". Comment est-ce qu’on peut commencer dans une ontologie ? Dans une ontologie, du point de vue de l’immanence où, à la lettre, l’Etre est partout, partout où il y a de l’Etre. Les existants, les étants sont dans l’Etre, c’est ce qui nous a paru définir l’ontologie dans nos trucs précédents. Par quoi et comment peut-on commencer ? Ce problème du commencement de la philosophie qui a traîné dans toute l’histoire de la philosophie et qui semble avoir reçu des réponses très différentes. Par quoi commencer ? D’une certaine manière, là comme ailleurs, suivant l’idée toute faite où on se dit que les philosophes ne sont pas d’accord entre eux, chaque philosophe semble avoir sa réponse. C’est évident que Hegel a une certaine idée sur par quoi et comment commencer en philosophie, Kant en a une autre, Feuerbach en a une autre et prend à partie Hegel à propos de ça. Ben si l’on applique ce problème à Spinoza, lui, comment il commence ? Par quoi il commence ? On semblerait avoir une réponse imposée. Dans une ontologie on ne peut commencer que par l’Etre. Oui, peut-être. Et pourtant ... Et pourtant, Spinoza - le fait est - ne commence pas par l’Etre. Ca devient important pour nous, ça sera un problème. Comment se fait-il que dans une ontologie pure, dans une ontologie radicale, on ne commence pas par là où l’on se serait attendu que le commencement se fasse, à savoir par l’Etre en tant qu’Etre ? On a vu que Spinoza déterminait l’Etre en tant qu’Etre comme substance absolument infinie et que c’est ça qu’il appelle Dieu. Or, le fait est que Spinoza ne commence pas par la substance absolument infinie, il ne commence pas par Dieu. Et pourtant, c’est comme un proverbe tout fait, hein, de dire que Spinoza commence par Dieu. Il y a même une formule toute faite pour distinguer Descartes et Spinoza : « Descartes commence par le moi, Spinoza commence par Dieu. » Hé bien ! c’est pas vrai.
C’est pas vrai. Du moins ce n’est vrai que d’un livre de Spinoza et c’est un livre qui, à la lettre, n’est pas de lui. En effet, Spinoza dans sa jeunesse faisait déjà, suivant la méthode que je vous aie dite - la méthode des collégiants, - faisait des espèces de cours privés à des groupes de types. Et ces cours, on les a. On les a sous forme de notes d’auditeurs. Pas exclu que Spinoza ait rédigé certaines de ces notes. Très obscur. L’étude du manuscrit est très, très compliquée et a toute une histoire. Enfin, l’ensemble de ces notes existe sous le titre de « Le cours traité ». Le cours traité. Or dans "Le cours traité", le chapitre Un est ainsi intitulé : « Que Dieu est ». Je peux dire, à la lettre, "Le cours traité" commence par Dieu. Mais ensuite, pas du tout, ensuite pas du tout ... Et là ça pose un problème. Parce que l’on dit très souvent que l’éthique commence par Dieu et en effet, le "livre Un" est intitulé « De Deo. » De Dieu, au sujet de Dieu. Mais si vous regardez en détail - tout ceci étant des invites pour que vous fassiez très attention à la lettre du texte - si vous regardez en détail, vous verrez que Dieu dans le livre Un, au niveau des définitions n’est atteint qu’à la définition Six - donc il a fallu cinq définitions - et au niveau des démonstrations n’est atteint que vers Neuf, Dix, propositions Neuf et Dix. Il a donc fallu cinq définitions préalables et il a fallu huit propositions/démonstrations préalables. Je peux en conclure que, en gros, l’Ethique commence par Dieu, littéralement, à la lettre, elle ne commence pas par Dieu. Et en effet, elle commence par quoi ? Elle commence par le statut des éléments constituants de la substance, à savoir, les attributs.
Mais bien mieux. Avant l’Ethique, Spinoza avait écrit un livre, « Le traité de la réforme de l’entendement. » Dans ce traité, - ce traité, il ne l’a pas achevé. Pour des raisons mystérieuses dont on pourra parler plus tard, mais enfin là peu importe, il ne l’a pas achevé. Or je lis parce que j’y attache beaucoup d’importance vous allez voir, parce que je voudrais soulever certains problèmes de traduction très rapidement : paragraphe 46 : je lis la traduction - la meilleure traduction du traité de la réforme c’est la traduction de Koyré aux éditions Vrin mais ceux qui ont la Pleîade, vous vous contentez de ce que vous trouvez, c’est pas grave. paragraphe 46 - dans toutes les éditions le numérotage des paragraphes est le même - "si par hasard quelqu’un demande pourquoi moi même, puisque la vérité se manifeste par elle même, je n’ai pas tout d’abord et avant tout exposer dans l’ordre dû, les vérités de la nature, je lui réponds" - et là dessus une série de trois petits points indiquant une lacune - "je lui réponds et en même temps je l’exhorte de ne pas rejeter comme fausses les choses que je viens d’exposer à cause de paradoxes qui peut être se trouvent ça et là".. Comprenez je dis : c’est quand même marrant, les éditeurs ils ne sont pas genés et ils ont raison de ne pas être génés - quand quelque chose ne leur convient pas, ils flanquent une lacune. Là il y a l’indication d’une lacune qui n’est pas du tout dans le manuscrit. et c’est très bizarre ! est ce que vous sentez ce que je veux dire ? Supposez un éditeur qui soit persuadé que Spinoza, même nerveusement persuadé - que Spinoza "doit" commencer par L’Etre, c’est à dire par la substance absolument infinie c’est à dire par Dieu, il rencontre des textes où Spinoza dit le contraire : qu’il ne va pas commencer par Dieu, l’éditeur à ce moment se trouve devant plusieurs possibilités :
ou bien dire que c’est un moment de la pensée de Spinoza qui n’est pas encore au point c’est à dire que Spinoza n’a pas atteint sa véritable pensée. ou bien conjecturer une lacune dans le texte qui changerait le sens de la phrase. ou bien troisième possibilité, en un sens c’est la meilleure, trafiquer à peine la traduction Dans ce texte 46 - et je voudrais juste m’étendre sur ce point car cela fait partie de la critique interne des textes, dans ce paragraphe 46, Spinoza nous dit formellement : " il y a bien un ordre dû c’est l’ordre qui commence par Dieu mais je ne peux pas le suivre dés le début. C’est une pensée claire : "il y a un ordre dû, un ordre nécessaire c’est celui qui va de la substance aux modes, c’est celui qui va de Dieu aux choses mais cet ordre nécessaire je ne peux pas le suivre dés le début" : c’est une pensée très claire ! on est tellement persuadés que Spinoza doit le suivre dés le début que quand on rencontre un texte qui ne colle pas, on présuppose une lacune, ça va pas, c’est pas bien. paragraphe 49, je lis - là les éditeurs n’ont pas oser corriger je lis : « Dès le début donc - fin du paragraphe 49 - dès le début donc il nous faudra veiller principalement à ce que nous arrivions le plus rapidement possible - quanto ocius - à ce que nous arrivions le plus rapidement possible à la connaissance de l’Etre. » Alors mon cœur bondit de joie vous comprenez. Il le dit formellement. Il s’agit d’arriver le plus rapidement possible, le plus vite possible à la position de l’Etre et à la connaissance de l’Etre. Mais pas dès le début. L’ontologie aura un début : comme l’Etre est partout, il faut précisément que l’ontologie ait un début distinct de l’Etre lui-même. Si bien que vous comprenez que ça devient un problème technique pour moi. Parce que ce début ça ne peut pas être quelque chose de plus que l’Etre, de supérieur à l’Etre. Il y a pas. Le grand Un supérieur à l’Etre ça n’existe pas du point d’une ontologie, on l’a vu les autres fois. Qu’est-ce que ça va être ce mystérieux début ? Je continue mon recensement du traité. Paragraphe 49, Non, ça je viens de le faire. Paragraphe 75. Non, il y a rien. Ah oui ! « Pour nous, au contraire, si nous procédons de la façon aussi peu abstraite que possible et si nous commençons aussi tôt que faire se peut - en latin, aussi tôt que faire se peut ... quam primum fieri potest ... aussi tôt que faire se peut - si nous commençons aussi tôt que faire se peut par les premiers éléments, par les premiers éléments, c’est à dire par la source et l’origine de la nature. » Voyez ! Nous commençons par les premiers éléments, c’est à dire par la source et l’origine de la nature, la substance absolument infinie avec tous les attributs, mais nous ne commençons par là que "aussitôt que faire se peut". Bon ... Il y a bien... On y arrivera le plus vite possible. C’est l’ordre de la vitesse relative.
Et enfin parce que c’est le plus beau tas, paragraphe 99 où là, la traduction est trafiquée, ce qui est il me semble, le pire ! Voilà ce que dit le texte traduit par Colleret et les traducteurs là, suivent Colleret, je cite colleret parce était un homme très prodigieux d’une science immense - je lis la traduction de Colleret : "Pour que toutes nos perceptions soient ordonnées et unifiées il faut que aussi rapidement que faire se peut" - on le retrouve - "il faut faire aussi rapidement que faire se peut" et Coilleret traduit : "- la raison l’exige - nous recherchions s’il y a un Etre et aussi quel Il est". Voyez la traduction que Colleret donne : "il faut que aussi vite que possible - la raison l’exige - nous recherchions s’il y a un Etre, en d’autres termes il fait porter "la raison l’exige" sur la nécéssité de rechercher s’il y a un Etre. C’est bizarre pour un homme qui savait le latin admirablement car le texte ne dit pas ça du tout. je traduis le texte en mauvais français mais mot à mot : "il faut que, il est requis que aussi vite que possible et que la raison l’exige. Voyez c’est pas grand chose mais c’est énorme ça change tout. En latin : "quam primum fieri potest et ratio postulat" : aussi vite qu’il est possible et que la raison l’exige, en d’autres termes : c’est la raison qui exige que nous ne commencions pas par l’Etre mais que nous y arrivions le plus vite possible. Or pourquoi ça m’importe ça ? C’est qu’alors cette question d’accord. Il y a une vitesse relative. Aussi vite que possible c’est les dix premières démonstrations de l’Ethique, du livre Un. Il va aussi vite que possible. C’est ça la vitesse relative de la pensée. La raison exige qu’il y ait un rythme de la pensée. Vous ne commencerez pas par l’Etre, vous commencerez par ce qui vous donne accès à l’Etre. Mais qu’est-ce qui peut me donner accès à l’Etre ? Alors c’est quelque chose qui "n’est pas". C’est pas l’Un. On a vu que ça ne spouvait pas être l’Un. C’est quoi ? C’est un problème. C’est un problème. Je dirais ma conclusion : si c’est vrai que Spinoza c’est un philosophe pour qui la pensée est tellement productrice de vitesses et de lenteurs, est prise elle-même dans un système de vitesses et de lenteurs. C’est bizarre ça. Encore une fois, ça va beaucoup plus loin que de nous dire : « La pensée prend du temps. » La pensée prend du temps, Descartes l’aurait dit, je l’ai rappelé la dernière fois, Descartes l’aurait dit. Mais la pensée produit des vitesses et des lenteurs et elle-même est inséparable des vitesses et des lenteurs qu’elle produit.
Il y a une vitesse du concept, il y a une lenteur du concept. Qu’est-ce que c’est que ça ? Hé ben, bon. De quoi dit-on « vite » ou « lent » d’habitude.
C’est très libre ce que je dis là. C’est pour vous donner envie d’aller voir cet auteur. Je sais pas si je réussis, peut-être que j’obtiens le contraire. Donc je fais pas encore du commentaire lettre à lettre. J’en fais parfois comme je viens d’en faire mais .. Vous me comprenez ... De quoi est-ce qu’on dit « Ca va vite, ça va pas vite », « Ca se ralentit, ça se précipite, ça s’accélère » ? On dit ça des corps. On dit ça des corps. Et je vous ai dit déjà, quitte à ne le commenter que plus tard, que Spinoza se fait une conception très extraordinaire des corps c’est à dire une conception vraiment cinétique. En effet, il définit le corps, chaque corps, et bien plus, il en fait dépendre l’individualité du corps. L’individualité du corps, pour lui, de chaque corps, c’est un rapport de vitesses et de lenteurs entre éléments. Et j’insistais : entre éléments non formés. Pourquoi ? Puisque l’individualité d’un corps c’est sa forme, et s’il nous dit la forme du corps - il emploiera lui-même le mot forme en ce sens - la forme du corps, c’est un rapport de vitesses et de lenteurs entre ses éléments, il faut que les éléments n’aient pas de forme, sinon la définition n’aurait aucun sens. Donc il faut que ce soient des éléments matériels non formés, qui n’ont pas de forme par eux-mêmes. Ce sera leur rapport de vitesses ou de lenteurs qui constituera la forme du corps. Mais en eux-mêmes, ces éléments entre lesquels s’établissent les rapports de vitesse et de lenteur sont sans forme, non formés. Non formés et informels. Qu’est-ce que je peux vouloir dire, on remet à plus tard. Mais pour lui c’est ça un corps.
Et je vous disais une table, Hé ben c’est ça. Bon, pensez à la physique. La physique nous dira système de molécules en mouvement les unes par rapport aux autres, système d’atomes. C’est le bureau d’Edington, le bureau du physicien. Bon. Or il a cette vision. Encore une fois, c’est pas du tout qu’il précède la physique atomique ou électronique. C’est pas ça. C’est pas ça ! C’est que, en tant que philosophe, il a un concept du corps tel que La philosophie produit à ce moment là une détermination du corps que la physique avec de tout autres moyens retrouvera ou produira pour son propre compte. Ca arrive tout le temps ces trucs là. Et donc, c’est très curieux. Car ça me fait penser à des textes particulièrement beaux de Spinoza. Vous trouverez par exemple au début du livre du livre Trois de l’Ethique. Spinoza lance vraiment des choses qui ressemblent - L’année dernière j’avais essayé de trouver ou d’indiquer - pas de trouver, j’avais pas trouvé - un certain rapport entre les concepts d’un philosophe et des espèces de cris - de cris de base, des espèces de cris - de cris de la pensée. Hé ben, il y a comme ça, de temps en temps, il y a des cris qui sortent de Spinoza. C’est d’autant plus intéressant que encore une fois ce philosophe qui passe pour une image de sérénité, curieux, quand est-ce qu’il se met à crier ? Il crie beaucoup justement dans les Scolies. Ou bien dans les introductions à un livre. Il crie pas dans les démonstrations. La démonstration c’est pas un endroit ou un lieu où on peut crier.
Et qu’est-ce que c’est les cris de Spinoza ? J’en cite un. Il dit : il parle du petit bébé, du somnambule et de l’ivrogne ... Voilà, voilà ... Ah ! Le petit bébé, le somnambule. Le petit bébé à quatre pattes. Le somnambule qui se lève la nuit en dormant et qui va m’assassiner. Et puis l’ivrogne qui se lance dans un grand discours. Bon. Et il dit - parfois il est très comique, vous savez, il a l’humour juif, Spinoza. - Il dit : « Oh ! Finalement, on ne sait pas ce que peut le corps. » On ne sait pas ce que peut le corps. Il faut dans votre lecture, quand vous tomberez sur ce genre de phrase chez Spinoza, il ne faut pas passer comme si .. D’abord il faut beaucoup rire, c’est des moments comiques. Il n’y a pas de raison que la philosophie n’ait pas son comique à elle. "On ne sait pas ce que peut le corps". Voyez ... un bébé là qui rampe. Voyez un alcoolique qui vous parle, qui est complètement ivre. Et puis vous voyez un somnambule qui passe là. Oh oui ! C’est vrai, on ne sait pas "ce que peut le corps". Après tout, ça prépare singulièrement à un autre cri qui retentira longtemps après et qui sera comme la même chose en plus contracté lorsque Nietsche lance : « L’étonnant c’est le corps. » Ce qui veut dire quoi ? Ce qui est une réaction de certains philosophes qui disent : écoutez, arrêtez avec l’âme, avec la conscience, etc. Vous devriez plutôt essayer de voir un peu d’abord "ce que peut le corps". Qu’est-ce que ... Vous ne savez même pas ce que c’est le corps et vous venez nous parler de l’âme. Alors non, il faut passer là. Bon qu’est-ce qu’il veut dire là ? L’étonnant c’est le corps, dira l’autre. Et Spinoza dit déjà littéralement : "vous ne savez pas encore ce que peut un corps". Ils ont bien une idée pour dire ça. C’est curieux ils nous proposent un "modèle" du corps, evidemment c’est d’une grande méchanceté pour les autres philosophes qui encore une fois n’ont pas cessé de parler de la conscience et de l’âme. Eux ils disent et aprés ça.. - quand on traite Spinoza de matérialiste, qu’on dit c’est du matérialiste ! - bien sûr ce n’est pas à la lettre, il cesse pas lui aussi de parler de l’âme mais comment il en parle de l’âme ? il en parle d’une drôle de façon et ça se comprend très bien
sur l’âme et ses rapports sur le corps il a une doctrine qui sera connue sous le nom - le mot n’est pas de lui - qui sera connue sous le nom de parrallelisme. Or le parrallélisme c’est quoi ? je dis c’est curieux parce que le mot il ne vient pas de lui, il vient de Leibnitz qui s’en sert dans un tout autre contexte et pourtant ce mot même conv